Atelier Buissonnier

Porte des Maures

Poésie : Sous le Pont neuf coule la Seine

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Dans cet automne tout est gris
Je cherche ta voix dans Paris
Celle, chaude et sensuelle, qui me réconfortait
Lorsqu’attablé au cabaret je t'écoutais chanter pour moi
Puis nous échangions des regards complices à travers les bulles de nos verres.

Ton rire et nos pas de valse parmi les passants du Pont Neuf
On jetait à la Seine des brassées de mots d'amour
Comme ta voix me manque
Le fleuve a emporté tous nos serments
Et je reste

Sur ce Pont où la nuit s'installe,
A regarder monter les lumières de la ville
Ces lucioles qui guidaient nos pas pressés la nuit tombée
Vers des mansardes où nous avions le ciel pour baldaquin


Ce soir elles sont tristes et solitaires éclairant les trottoirs où
Les passants s'ignorent.
Il pleut sur la ville les larmes de ma tristesse
Je garde encore ton reflet mêlé à ceux de la Samaritaine
Que les voitures écrasent et dispersent en gerbes sonores
Mais ils reviennent
Comme le tien, empreinte fragile et tenace à la fois,

T'oublierai-je un jour ?
La Seine file dans un flot d'encre et ne revient pas sur son passé
Libre et sans attache
Mais moi je suis un fleuve à l'ancre.
Le Pont Neuf s'embrume et s'embue, les lueurs chancelantes ruissellent sur la chaussée
Non, je crois que je pleure.
J'ai envie de crier
Paris tu me l'as prise !
Dans cet automne tout est gris, même mon âme !


Publié le : Mercredi 02 octobre 2019 @ 12:37:23

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