Bye bye Roosevelt . . .
En novembre 1932, c'est un homme en fauteuil roulant qui est élu trente deuxième président des Etats Unis . Roosevelt , a lutté contre l'atteinte cerébrale brutale , mais n'a pas récupéré ses jambes.
Face à la situation catastophique ,à l'importante dévaluation du dollar , le président ordonne un" banking holiday", les banques seront fermées durant cinq jours afin d'enrayer la panique causée par les nombreuse faillites. Peu à peu de grands travaux sont lancés, l'économie se redresse.
Pour Berthe la famille et la France deviennent des sujets de tristesse. Le bruit des bottes se fait entendre en Europe. Son chagrin est encore plus intense quand elle apprend la mort de son père Julien ,trois semaines aprés son décès.
Elle commence à se plaindre : du climat...des étés chauds et humides...du mois de juillet pluvieux...de l'automne et du printemps trop courts...et de l'hiver trop froid. Elle n'a pas oublié la température exceptionnellement basse du 9 février 1934 : moins vingt quatre .
Amaigrissement, crises de larmes, épuisent la patience d'Arthur. La mort dans l'âme le chef décide de quitter le restaurant où son talent et sa rigueur professionnelle sont appréciés . Déçu mais pas abattu il profitera du voyage pour élaborer de nombreux projets.
Toute la famille se réjouit à l'annonce du prochain voyage en transatlantique.
Arthur a choisi le Normandie. Baptisé par madame Albert Lebrun en 1932 et lancé en 1935 il avait fait une arrivée triomphale en entrant dans le port de New York aprés seulement quatre jours, trois heures et deux minutes de traversée. Soit une vitesse de vingt neuf noeuds. Un record !
En 1937 il est attendu par toute la famille qui s'empresse d'admirer l'étrave fuselée de sa coque, l'élégante poupe arrondie et les trois larges cheminées. Cette fois ils s'installent dans une grande cabine. Chaque suite porte le nom d'une ville française, pour eux ; Toulouse. Les enfants courent sur les vastes ponts de promenade, Berthe joue au tennis sur le court fabriqué entre deux cheminées. Pendant ce temps Hélène et Arthur profitent de la piscine. Dans l'immense salle à manger, les candélabres et les lustres monumentaux répandent beaucoup de lumiére; au milieu de la pièce règne " La Paix" une longue statue de bronze représentant une femme drapée, tenant dans son bras droit un ramaeu d'olivier. Paule, Charles et Denise aiment la saluer avant chaque repas !
Parmi les mille neuf cent soixante douze passagers , seuls ceux de la classe touriste se plaignent des vibrations dues aux trois pales de l'hélice
Sur le port du Havre les parents Dumoulin et Debruyne leur réservent un accueil chaleureux, les enfats sont couverts de baisers et de cadeaux.
Roubaix et la rue de Lannoy les attend.
Le premier souci du père est de loger sa famille. Un terrain est à vendre à Lys les lannoy. Rapidement les plans sont élaborés par Arthur.
Il veut une maison dans l'esprit de celle de Philadelphie. Elle aura des marches pour accéder au rez de chaussée, une grande baignoire dans la salle de bains. Le w.c dans la maison et le chauffage central lui rappelleront le confort américain. Dans cette idée d'avant garde il dirige les travaux, fier d'être le premier a installer ce mode de chauffage il n'en reste pas là. L'acquisition d'une voiture se fait aussitôt. Dorénavant c'est dans une Peugeot bleu foncé, superbe limousine à quatre portes qu'il rejoint chaque jour la boucherie. Accordant sa devise à l'idée du président du conseil Edouard Daladier, " Il faut remettre la France au travail" il emméne Paule à la boucherie où son joli accent américain fait chanter les mots français au grand étonnement des clientes.
Le dimanche elle parcourt Roubaix avec Charles et Denise. L'année de ses dix neuf ans elle obtient la permission d'assister à la grande fête qui se prépare....